US WITTERSHEIM  :

Dimanche 27 octobre à WITTERSHEIM - 14 h 30

Championnat R3 - US Wittersheim - AS INGWILLER


Prochain Conseil Municipal :

Lundi 15 octobre 2024 - 20 heures

Ordre du Jour


Prochain passage de la balayeuse :

Vendredi 15 novembre 2024

Merci de ne pas stationner sur la voie publique !


Chasse - dates des battues

Novembre : le vendredi 1er & les dimanches 10 - 17 et 24         Décembre : les dimanches 1er - 8 et 15


Don du Sang - Waltenheim

Mardi 03 décembre de 17 h 00 à 20 h 00 à la salle des Fête - rue Principale


Marché de Noël

14 décembre 2024 - Les exposants peuvent, dès à présent, contacter le secrétariat de la mairie.


Samuel Wittersheim
grand rabbin du Consistoire de Metz

L'étymologie de Wittersheim provient de l'agglutination du nom de personne francique wither et de heim qui signifie : le village de wither - armée de la forêt -

 

Blotti dans les collines lœssiques de Brumath, à hauteur de Mommenheim, Wittersheim conte son histoire. De ses origines : celtes, germaniques, romaines... à l'époque où la famille des Weitersheim puis les Krebs von Bach étaient les maîtres. Les autres événements de l'histoire n'épargnent pas le bourg : les conquêtes napoléoniennes auxquelles participa un Jean Schmitt, décoré de la Légion d'honneur ; les deux derniers conflits mondiaux, avec particulièrement les itinéraires de deux soldats, l'un clandestin, l'autre Malgré-nous. Mais Wittersheim c'est également une communauté juive installée entre le XVIIe et le XIXe siècle (voir plus bas), des singularités comme l'église Saint-Ulrich riche d'un ensemble d'œuvres religieuses de premier plan ; des maisons rurales à pans de bois menacées par la modernisation ; des croix rurales, expressions de la piété et de l'art populaire, autant de témoins du passé.

Source : Wittersheim, Gebolsheim : d'hier et d'aujourd'hui - Editions Coprur- 2002

 

En 1663, il y avait 29 familles et 172 habitants. Les premiers chiffres remontent à 1666 après la guerre de trente Ans.

En 1866, le village comptait 134 ménages et 697 âmes géré par un maire, un instituteur, un garde champêtre et un veilleur de nuit. Le village était essentiellement agricole, avec 41 paysans (certains possédaient de grandes fermes) avec 9 domestiques, 21 journaliers, 20 bonnes ou gardes d’enfants. Les jeunes gens restaient à la maison jusqu’à leur mariage et participaient aux travaux des champs. Il y avait un berger communal qui mener les moutons des paysans aux pâturages. La culture du chanvre et du lin permettaient aux tisserands de les transformer en tissu et en drap. La laine servait à confectionner des couvertures et matelas. Tous les artisans, indispensables à la vie paysanne, étaient représentés : un forgeron, deux tonneliers, deux bouchers, trois menuisiers, six cordonniers, six maçons, deux épiciers, deux tailleurs, sept couturières.

Entre 1910 et 1921, la Première Guerre Mondiale et le départ de la communauté juive provoque une baisse brutale de la population qui tombera à un peu plus de 400 âmes.

Wittersheim a été occupée par l'armée française durant l'offensive de la Sarre en 1939.

En 1952, d’après une enquête sur la formation et le travail des 53 jeunes du village (22 garçons et 31 filles) . Certains fréquentent, le collège, le lycée, vont en centre d’apprentissage. Les garçons deviennent des artisans, mécaniciens, menuisiers, électriciens, jardinier, boucher, tailleur, boulanger, employé comptable et d’autres travaillent sur les fermes familiale. Chez les filles, certaines fréquentent l’école ménagère agricole saisonnière, d’autres deviennent des employées de maison, ou travaillent à l’hôpital. Trois vont au couvent de Ribeauvillé.

Il faudra attendre le début du XXIème siècle pour voir une augmentation progressive de la population qui va presque doubler par rapport à 1962 (401 habitants).

 

Personnages célèbres

Les Wittersheim - qui doivent leur nom au village - descendent de rabbins et de notables au 18ème siècle. L’ancêtre de cette famille, Raphaël s’établit au village de Wittersheim semble-t-il au début du 18ème siècle, avec ses deux fils Samuel et Aron. Le fait que les premières alliances matrimoniales soient nouées avec des familles originaires de Worms et le choix des prénoms nous incitent à penser que ceux que l’on allait désormais nommer "les Wittersheim" sont eux aussi venus de Worms.

Les Wittersheim constituent un exemple de famille dont des membres vont sur plusieurs générations accompagner l'essor du livre et de la diffusion du savoir au 19ème siècle.

Source : http://www.judaisme-alsalor.fr/histoire/document/imprim/wittersh/wittersh.htm

 

Une communauté juive dans le village

D’après le livre « Wittersheim-Gébolsheim, D’hier et d’aujourd’hui ».

 

Les premières communautés juives sont présentes dans nos régions dès le Moyen-âge. Elles s’’implantent à Haguenau et Strasbourg, et dans les campagnes dès le XIIe siècle. La présence d’une communauté juive constitue un atout économique. En effet, les juifs, pour être admis dans la ville, doivent payer un droit de séjour ( Einzugsgeld ) et annuellement, une redevance
dite « de protection » ( Schutzgelt ou Schirmgeld ). Ils font office de banquier et prêtent de l’argent aux princes, aux villes
et aux particuliers.
Mais les relations entre les juifs et non-juifs ne sont pas toujours harmonieuses. À des périodes d’accalmies succèdent des
moments de crises d’intolérance de la part des chrétiens. La période de la peste noire en 1349 constitue sans doute
l’épisode la plus tragique : à Strasbourg on brûle les juifs, à Benfeld on les noie. Haguenau chasse et confisque leurs biens.
Certes, ils sont autorisés à revenir dans les villes dès 1353 ou 1354 à cause de leur fonction de prêteurs d’argent.
Au XVIIe siècle, le pays est mis à feu et à sang par les troupes impériales, suédoises, françaises qui se livrent bataille et
ravagent le pays. En Alsace, la population est décimée, de nombreux villages sont rayés de la carte (Littelsheim à côté de
Batzendorf, Bachofen à côté de Morschwiller). Haguenau ne compte plus que quinze familles juives.
Pour repeupler la région, le roi de France et les seigneurs font appel à une main d’oeuvre étrangère de l’ouest de la France, du Sud d’Allemagne, de Suisse. A partir de 1648, la communauté juive connait un important mouvement de réfugiés venant des pays de l’est de l’Europe.
En 1656, la campagne polonaise est pillée et les juifs sont tués par des cosaques ukrainiens et suédois. Des rescapés recherchent un asile en Alsace. La ville d’Haguenau accueille certains fugitifs, et certains d’entre eux s’installent définitivement dans les villages environnants tels que Batzendorf, Dauendorf et Wittersheim.
D’après Elie Scheib (ouvrage « Histoire des juifs d’Alsace »), une présence juive arrive au 16°siècle dans le village.
A partir de 1661, sur l’initiative de Jean Aldolphe Krebs von Bach, baron et seigneur de Wittersheim et Gébolsheim, une communauté juive a pris essor dans le village dans un double but : Repeupler le village et constituer des revenus avec les  Schirmgelder versés par les juifs.
En 1760, à Wittersheim, la communauté juive recense une vingtaine de familles comprenant environ 100 personnes.
Par rapport à la population du village, elle représente le tiers. Lors du recensement de 1784, il est relevé 26 maisons
réparties le long de cinq rues : rue de l’église (anciennement Paradegass ), rue de la fontaine ( Brunngass ), rue
principale (Grand’rue), rue Saint Ulrich ( Buberngass ), rue des guerriers ( Kriegergass ). Les juifs ne vivent par groupés
dans un ghetto, les habitations sont bien intégrées dans le tissu villageois. Les maisons se composent de cinq à six personnes.
Les juifs sont tolérés dans la province d’Alsace suite aux lettres patentes de sa Majesté en 1784. Le principe de la liberté de conscience est proclamé dans la Déclaration des droits de l’homme. En 1791, l’Assemblée constituante émancipe les juifs de France, leur permettant de jouir de tous les droits impartis aux citoyens actifs. En les affranchissant, les juifs des campagnes sont libres de s’établir où bon leur semble. C’est le début de l’exode rural des juifs.
En 1808, Napoléon 1er oblige les juifs à prendre un nom de famille transmissible et intangible, et un prénom du calendrier
ou de l’histoire. Des registres de prise de nom sont ouverts dans toutes les maires de communes abritant des juifs. Le registre de Wittersheim n’a pas été retrouvé à ce jour.
Il est constaté un âge relativement avancés des parents (environ 43 ans), il y a pas de jeunes couples. L’âge moyen lors d’un
mariage est de 30 ans par couple. Des raisons économiques peuvent expliquer l’âge tardif des hommes au mariage : les
petits métiers de commerçant à la campagne (colporteurs, marchands ambulants, de bestiaux et de grains) rapportent des gains modestes. Ainsi le célibataire doit travailler longtemps au service de son père avant de s’installer et d’envisager une union et une cellule autonome. Cet âge tardif au mariage des filles réduit la période de fécondité et limite ainsi les naissances. Il faut compter trois générations au lieu de quatre en un siècle.
La vie rurale dépend étroitement des aléas climatiques : une année de mauvaise récolte entraine une disette, voire une famine. Les gens ne disposant pas de beaucoup d’argent, achète en priorité des produits alimentaires. Les commerçants ne vendent plus, or la communauté juive vit essentiellement du commerce ; elle est exposée à subir les effets désastreux de ces crises. Au
milieu du XIXe siècle, il ne faut pas oublier les épidémies, comme le choléra.
Au recensement de 1851, il est dénombré sur la population juive, sept colporteurs (mercerie et épicerie), quatre marchands de bestiaux, trois marchands de grains, trois courtiers, un marchand de drap, un marchand d’immeuble, un boucher, un farinier-cabaretier, un ferrailleur, un chantre, un instituteur, deux domestiques-servantes. Ce rôle socio-économique des juifs en milieu rural a peu évolué tout au long du XIXe siècle et sera encore exercé jusqu’à la moitié du XXe siècle.
La vie religieuse traditionnelle est scandée par le rythme du sabbat et des fêtes. La synagogue du village d’Schülle construite en 1834, constitue le centre de gravité de la vie communautaire. Elle était située sur l’actuelle Propriété de la famille Dossmann à l'angle de la rue principale et de la rue de l’église. Elle a été démolie après 1930, suite au départ des derniers juifs du village.
Quelques informations de Mme Simon qui habitait le village entre 1893 et 1914 (d’après une interview de la WIZO en 1978).
Lors du repos hebdomadaire du sabbat ou des fêtes, les juifs suivent mot à mot les lectures de la Thora, effectuées par le chantre. Même les goyims, les non-juifs, venaient l’écouter. Le sabbat est un jour de repos hebdomadaire ; il est interdit de tous travaux, y compris ceux touchant la préparation des aliments, à l’habitation, au chauffage. Ils font appel aux femmes non-juives, les Sabbatsmägde. Le repos du sabbat est sacré ; le samedi, dans les familles très pratiquantes, les hommes ne font pas de commerce, ils sont froum(religieux). Le samedi après-midi, les hommes se rendent à l’auberge juive d’Edouard Picard (anciennement Restaurant au Lion d’Or ou s’Bawels), ne jouent pas aux cartes, de crainte d’en déchirer une, ce qui aurait été une transgression du shabbat, mais ils jouaient aux dominos. Ils ne payent pas l’aubergiste le jour même du shabbat. Les enfants vont à l’école, mais sont dispensés d’écriture.
Les fêtes comme chez les chrétiens scandent l’année liturgique : La fête de Roch Hachanah, Le Yom Kippour, la fête du Souklot, Hanoukka en décembre. Au printemps, la Pâque juive Pessa’h est précédé par la Pessa’hputz, le nettoyage de Pâques. On
imagine l’ensemble de la communauté juive se rendre aux Zwabbere (la Source Saint Ulrich) pour y laver les habits, les ustensiles de cuisine, les planches des armoires. À ce jour, il reste toujours le lavoir à deux bacs, réservés à la population juive. Les femmes catholiques lavaient leur linge dans le lavoir à trois bacs.
Les filles juives vont à l’école des soeurs du village et prennent en complément des leçons d’hébreu chez le hazen (responsable de l’école talmudique). Quand aux parents, ils parlent en judéo-alsacien (un alsacien mêlé de Yiddish), mais ils savent aussi parler le français.
Les chrétiens et les juifs entretiennent de bonnes relations, mais restent distants : il y a un bon voisinage, mais ils ne reçoivent pas. Quand il y a un enterrement, les gens se connaissent, les juifs attendent devant l’église, pour l’accompagnement au cimetière catholique. Pendant une courte période, un curé est antisémite, et prêche le dimanche, de ne pas acheter chez les juifs. Si à Wittersheim, on ne relève pas d’actes hostiles envers la communauté juive, ce ne fut malheureusement pas le cas ailleurs.
La communauté juive de Wittersheim quitte le village durant l’entre deux guerres, avant 1930. Les familles se sont regroupées à Strasbourg, Pfaffenhoffen, Saverne, Paris, voire en Amérique. Malheureusement, dans la tourmente tragique de la guerre, des familles entières disparaissent, victimes de l’extermination nazie, la Shoah.
De terre d’asile et d’accueil à la fin du Moyen Âge, la campagne alsacienne-lorraine deviendra une terre d’exode, à l’ère de la révolution des transports, pour une communauté juive attirée par la ville, voire l’émigration.
Les juifs du village sont inhumés au cimetière juif d’Ettendorf aussi appelé Judeacker depuis le XIVe siècle. Il s’étend sur 3.7 hectares. Le privilège d’y être enterré, attribué par l’empereur Maximilien 1er (empereur d’Allemagne), n’était pas gratuit.